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06/21/2019La violence faite aux femmes revêt aujourd’hui des formes diverses et variées qu’il faut savoir identifier pour mieux les combattre. Ces formes sont plus ou moins connues du grand public :
Les violences sexuelles
Exemple : Une personne vous caresse les seins et/ou les fesses alors que vous lui avez dit que vous ne vouliez pas ou vous force à avoir un rapport sexuel.
Au risque d’enfoncer quelques portes ouvertes, il faut savoir que personne n’a le droit de vous imposer un acte sexuel que vous ne désirez pas et ne peut vous toucher sans que vous l’ayez choisi.
Le harcèlement sexuel
Exemple : Une personne vous impose régulièrement des propos sexistes ou obscènes, vous adresse quotidiennement, sans que vous soyez consentante, des messages à connotations sexuelles ou exige de vous un rapport sexuel, quel qu’il soit, pour obtenir une quelconque faveur de sa part.
Le harcèlement sexuel se caractérise par le fait d’imposer à une personne, de façon répétée, des propos ou comportements à connotation sexuelle ou sexiste, qui portent atteinte à sa dignité en raison de leur caractère dégradant ou humiliant ou créent à son encontre une situation intimidante, hostile ou offensante.
Est assimilée au harcèlement sexuel toute forme de pression grave (même non répétée) dans le but réel ou apparent d’obtenir un acte sexuel, au profit de l’auteur des faits ou d’un tiers.
Les violences au sein du couple
Exemple : Votre conjoint vous dénigre à la moindre occasion, vous fait du chantage affectif, contrôle ou pirate votre téléphone, vos comptes internet, vos réseaux sociaux, vos comptes bancaires, vous menace de vous frapper (voire même de vous tuer), veut toujours savoir où vous êtes, divulgue à autrui des informations intimes vous concernant (photos, vidéos…), vous force à avoir des relations sexuelles ou vous bat.
Ces violences peuvent être physiques (bousculades, coups, strangulations, brûlures, séquestrations…), verbales (injures, menaces, intimidations ou dévalorisation), psychologiques (chantage affectif, interdiction de fréquenter des amis, de rentrer en contact avec sa famille…), sexuelles (on retombe alors sur les agressions sexuelles et viols développés précédemment), matérielles (briser des objets), économiques (contrôle des dépenses, suppression des moyens de paiement, interdiction de travailler) ou dématérialisées (on appelle cela alors des cyber-violences : cyber-intimidation, cyber-harcèlement…).
L’idée, que l’on retrouve bien souvent en filigrane dans le langage des compagnons tortionnaires est la nécessité de contrôler son conjoint, de le dominer, voire de le détruire.
Ce type de comportement est notamment visible chez les pervers narcissiques, c’est-à-dire chez les personnes qui éprouvent à la fois du plaisir à voir leur conjoint sombrer et un sentiment de domination morbide.
L’outrage sexiste
Exemple : On vous siffle dans la rue, on vous impose des gestes obscènes ou sexistes (en suggérant ou en imitant un acte sexuel par exemple), on vous impose des propositions sexuelles ou on vous fait des commentaires dégradants sur votre physique ou votre tenue.
Il s’agit, malheureusement, d’une forme de violence qui ressort périodiquement dans la presse, et qui est, à mon sens, la plus banalisée, bien qu’extrêmement perturbante pour les victimes.
L’outrage sexiste se matérialise par un comportement à connotation sexuelle ou sexiste, qui porte attente à la dignité de la personne en raison de son caractère dégradant ou humiliant et crée une situation intimidante, hostile ou offensante.
Le mariage forcé
Exemple : Vos parents, votre belle-famille ou vos amis insistent pour que vous rencontriez une personne que vous ne connaissez pas et font pression pour que vous acceptiez de l’épouser.
En France, une femme est libre de se marier, elle est également libre de refuser le mariage. Le mariage exige le consentement mutuel entre les futurs époux.
Les mutilations sexuelles
Exemple : On fait pression sur vous, soit pour vous imposer une excision ou une infibulation, soit pour que ces mutilations soient réalisées sur vos enfants. Il faut savoir que le droit français et le droit international et européen protègent les enfants, comme les adultes, contre ce type de pratiques qui ne peuvent être légitimées par une quelconque tradition.
La prostitution forcée / exploitation sexuelle
Exemple : On vous a proposé un travail qui s’est avéré être une activité de prostitution et on vous a contraint à accepter.
On rappellera que la prostitution désigne le fait pour une femme d’être contrainte à se livrer à des relations sexuelles tarifées, que ce soit par nécessité économique (précarité) ou par la violence d’un réseau de traite ou d’un proxénète. La traite à des fins d’exploitation sexuelle désigne le recrutement, le transport, le transfert, l’hébergement et la contrainte des personnes à des relations sexuelles tarifées, dont l’argent est reversé au proxénète.
La lesbophobie, biphobie et/ou transphobie
Exemple : On vous insulte, on vous rejette ou on vous violente (violence physique, psychologique, sexuelle…) pour la seule raison que vous êtes ou êtes perçue comme lesbienne, bisexuelle ou transgenre/transsexuelle.
Ce type de violences peut passer par des mots, des gestes, des refus de service (dans une administration, un service public, un commerce), des insultes de la part d’inconnu-e-s ou de l’entourage, des violences physiques (frapper, pousser, gifler…), psychologiques (ne pas adresser la parole, humilier, dénigrer) ou sexuelles (viol « correctif », attouchements, harcèlement sexuel).
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Comme certaines violences le laissent entendre, l’auteur des faits n’est pas toujours le parfait inconnu que l’on rencontre sur le quai d’une gare, dans le métro ou à une soirée.
Il peut s’agit, dans un certain nombre de cas, du conjoint, du collègue de travail, de l’ami ou du voisin.
En matière familiale, par exemple, il n’est pas rare de rencontrer des conjoints qui, par perversité (voir ci-dessus la question du pervers narcissique) ou par pur esprit de vengeance (notamment lorsqu’ils ont été « largués » et vous voit refaire votre vie ou être simplement heureuse), « pratiquent » directement ou indirectement (en utilisant par exemple les enfants) ce type de violences. Les affaires dites d’enlèvements internationaux d’enfants (où les phénomènes d’aliénation parentale sont les plus visibles) constituent un terrain propice à ces comportements nuisibles.
Les conséquences de ces violences sont importantes et durables et il ne faut pas les négliger : insomnies, dépression, tentatives de suicide, angoisse, perte de confiance, peur, culpabilité, perte de l’estime de soi, isolement, stress…
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Au risque d’enfoncer une porte ouverte (ce ne sera pas la première dans cet article), il faut bien avoir en tête que :
Quelles que soient les circonstances
Quels que soient votre tenue, vos propos, votre façon de marcher, de vous maquiller, de regarder autrui, de travailler
Quelle que soit votre religion, votre race, votre nationalité,
Quel que soit le degré de relation que vous avez avec une personne,
Quel que soit le degré de relation que vous avez avec une personne,
Et le fait que des violences surviennent ne signifient pas que vous en êtes responsable.
Seul l’auteur des faits est responsable.
Et si on en parlait ensemble ?